Les chèvres

La race poitevine :

Nous avons choisis d’élever des chèvres de race Poitevine, une race à petit effectif qui bénéficie d’un programme de sauvegarde. En effet, en 1980 il ne restait plus que 600 chèvres poitevines en France, en 1986 l’Association pour la Défense et le Développement de la Chèvre Poitevine (ADDCP) est créée et a permis par ses actions de faire remonter les effectifs à environ 3900 chèvres en 2020!

Les chèvres poitevines sont cornues avec des poils mi-longs de couleur noir avec le ventre et pattes blancs et des traces blanches sur la tête.

Cette race avait été délaissée au moment de l’intensification de l’élevage au profit des races plus productives comme l’Alpine et la Saanen. En effet, les chèvres poitevines sont des animaux plus rustiques que leurs cousines, elles produisent moins de lait mais la qualité de celui-ci est sans égale! En effet leur lait est d’une richesse exceptionnelle ce qui permet un très bon rendement fromager, de plus il contient de la caséine αS1 (qui est très peu synthétisée par les races Alpines et Saanen) cette caractéristique permet d’obtenir des fromages de qualité organoleptiques qui lui sont toutes particulières!

3 chevrettes du printemps 2020

Niveau caractère, c’est une chèvre plutôt calme et docile, elle valorise très bien le pâturage. Bien sûr comme toutes les chèvres, elle est assez espiègle et adore grimper partout (sur les rochers autant que sur les barrières…) .

Historique de notre cheptel :

En 2018, nous avons commencé notre activité avec 30 chèvres poitevines et 2 boucs issus de 2 élevages différents (un en Saône-et- Loire et un en Deux-Sèvres), au moment des naissances (février 2019) nous avions gardé 12 chevrettes pour augmenter le cheptel l’année suivante. Mais au vu de la demande en fromage, nous avons racheté 10 chevrettes et un petit bouc (dans l’Yonne). Au printemps 2020, nous avons donc 52 chèvres qui ont donné naissances à des jolis petits cabris! Nous avons de nouveau gardé une dizaine de chevrettes pour 2021, d’une part car la demande en fromage est toujours croissante mais surtout parce que nous avons l’objectif de vivre exclusivement de la ferme. En effet, Julie travaillait à l’extérieur pour le moment, mais la famille s’étant agrandit en 2020 (et oui un petit Arthus à rejoint Robin et Margot) nous vivons maintenant à 5 sur notre exploitation. D’où la nécessité pour nous de dégager d’avantage de revenus.

L’alimentation :

Les chèvres sont nourries à l’herbe (au pâturage et au foin) et complémentées avec des céréales. Nous les sortons pâturer tous les jours, si le temps est mauvais elles ont un accès au bâtiment pour se mettre à l’abri, tout comme lorsqu’il fait trop chaud. Nous pratiquons le pâturage tournant avec de la clôture électrique mobile, ce qui veut dire que nous changeons de parcelle tous les 4-5 jours. Cela permet de bien gérer la quantité d’herbe disponible et de maîtriser le parasitisme en laissant au moins 1 mois de repos aux parcelles.

Pour la ration de céréales, nous donnons de l’orge et de l’épeautre produits à moins de 20km de l’exploitation chez un agriculteur bio ; de la luzerne déshydratée bio française ainsi que du tourteau de soja bio français. Cette complémentation est essentielle pour assurer une bonne production laitière. Evidemment nous adaptons les quantités de céréales en fonction de la production laitière (nous nous basons sur la production moyenne du troupeau), du stade de lactation (les besoins sont différents selon si les chèvres sont en début ou fin de lactation) et de la qualité et quantité d’herbe disponible (l’herbe est plus riche au printemps qu’en été et certaines parcelles sont meilleures que d’autres… ).

L’élevage des chevrettes :

Les mises-bas commencent en février, nous intensifions alors les surveillances, même si nous intervenons peu il arrive que nous devions aider les chèvres quand les chevreaux sont trop gros ou mal placés. Dès la naissance, nous identifions les chevreaux avec une petite boucle à l’oreille, nous désinfectons le cordon ombilicale et nous pesons les femelles afin de pouvoir sélectionner les chevrettes que nous garderons. En effet, nous gardons pour le renouvellement du troupeau les filles des chèvres qui produisent le plus, mais nous faisons aussi attention à leur poids de naissance (une chevrette trop petite sera souvent plus fragile). Nous les pesons ensuite toutes les semaines pour surveiller leur évolution cela nous permet de faire des lots homogènes et ainsi d’adapter au mieux leur alimentation en limitant la concurrence.

Les chevreaux et chevrettes sont nourries exclusivement au lait maternel, la première semaine, le lait est riche en anticorps, on appelle ce lait le colostrum, il est essentiel à la survie du petit. Ce lait ne peut pas être utilisé pour la fabrication fromagère, nous le distribuons au biberon à chaque chevreaux pour être sûr qu’ils en aient tous bu suffisamment. Puis nous continuons à donner le lait des mères (nous utilisons le surplus de lait pour faire les fromages) 2 fois par jour dans des seaux à tétines (1 seau permet à 6 chevreaux de boire en même temps). Nous gardons pour notre élevage à peu près 12 à 15 chevrettes par an, nous élevons également quelques petits boucs et les plus belles chevrettes pour les vendre à d’autres élevages, les autres sont vendus à 8 jours pour l’engraissement.

Nous sevrons (fin de la période lactée) les chevrettes vers 3 mois lorsqu’elles font un poids suffisant. Elles sortent ensuite de la nurserie pour aller dans leur enclos à côté des chèvres avec un accès à l’extérieur. Les chevrettes mangent ensuite comme les adultes une ration à base d’orge, d’épeautre, de soja et de luzerne avec bien sûr du foin, de la paille et de l’eau à volonté. Nous continuons à suivre leur croissance en effectuant une pesée par mois, le but étant d’atteindre un poids suffisant pour la mise à la reproduction vers 8 mois.

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